Présentez votre parcours
Je m’appelle Didier Lauras et j’ai 30 ans de métier au sein de l’ AFP (Agence France Presse). Etant jeune, j’ai commencé par intégrer le Celsa, une école de journalisme à la Sorbonne puis j’ai obtenu un master de sciences politiques à Nanterre. A la sortie de mes études, j’avais envie de me diriger vers le reportage à l’étranger. J’ai donc fait mes valises et je suis allé au Vietnam où je suis devenu pigiste pendant 2 ans et demi.
Rentré en France, j’ai rejoint l’AFP où j’ai pu pratiquer différents métiers tels que journaliste, directeur de bureau, rédacteur en chef, etc. Depuis 1 an et demi, je suis reporter en charge de la géopolitique et du terrorisme.
Présentez nous l’AFP
L’Agence France Presse est une agence de presse internationale, une sorte de « grossiste » de l’information. Le principe de l’agence est de réaliser une veille de l’information 24h sur 24h. L’agence possède 150 bureaux dans le monde et diffuse ses informations en 5 langues différentes. Ses plus grands concurrents sont Reuters et l’Associated Press. Auparavant, leurs clients se résumaient à la presse écrite, la radio, la télévision, les Etats, les entreprises et les ONG. Aujourd’hui, 50 % des clients proviennent du web. 45 % de ses clients sont français et 55% d’entre eux sont étrangers.
L’AFP fonctionne par abonnement. Le coût de l’abonnement dépend de la taille de l’entreprise et du contenu souhaité. Le contenu le plus demandé est celui du sport. L’AFP est divisée en plusieurs pôles. Il y a des services : économiques, politiques, sport, société, photo, vidéo, infographie, web et certains de ces services sont organisés en rubriques par exemple : société, rubriques éducation, environnement, culture, religion, etc. Les services photos, vidéos eux sont autonomes et fonctionnent à la demande, en fonction de l’actualité. Il y a des rédacteurs en chef pour chacun d’eux. Chacun de ces pôles ont des collectes de photos et des vidéos qui viennent accompagner le contenu textuel d’un article. La durée de vie d’un papier sur le fil AFP ne dure plus de 30 minutes à 1 heure. L’actualité va très vite.
Expliquez nous le métier de journaliste
Un journaliste raconte un phénomène de société, une histoire. L’information qu’il partage doit être sourcée grâce à des témoins, des acteurs, des personnes sur les lieux de l’évènement. En effet, le journaliste peut seulement partager des faits. Le journaliste doit accepter de ne pas tout savoir c’est pourquoi il faut multiplier les sources pour qu’il puisse se rapprocher, au mieux, de la vérité.
Le journaliste doit également faire attention aux mots employés, chacun d’eux est important. Le journaliste doit s’adapter en permanence à son lectorat.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
Mon souvenir le plus fort est celui de l’attentat de Charlie Hebdo car c’était une course contre le temps pour l’équipe de la rédaction. On ressentait beaucoup d’émotions. D’un côté on voulait être le premier à sortir l’information et de l’autre on retenait nos émotions face à ce désastre qui venait de décimer nos collègues de Charlie.
Mon plus beau souvenir était la rencontre avec Aung San SuuKyi, une militante pakistanaise des droits des femmes, c’était un moment chaleureux et incroyable à vivre. Un moment qu’on ne vit qu’une fois. Travailler à l’AFP m’a beaucoup appris, m’a fait vivre des moments magiques. Je lui suis donc très reconnaissant pour cela.